Dans toutes les croyances et les cultures, la mort est entourée de rituels et de traditions particulières. Ces pratiques permettent de dire “au revoir”, d’exprimer des sentiments, de rendre visible la mort (et donc la vie) de la personne décédée et de lui rendre hommage. Elles resserrent des liens, sacralisent certaines valeurs et soutiennent un processus qui laisse place à la vie!
Si les rituels de deuil sont essentiels pour ceux qui partent et ceux qui restent, ils évoluent en fonction des mutations qui ont lieu dans notre société. Ces dernières années, la manière d’accompagner la fin de vie et la mort a considérablement changé mettant davantage l’accent sur les souhaits personnels de chacun. Comment accompagner au mieux les décès attendus et ceux qui ne le sont pas ? Comment honorer les morts ?
Le constat dans les Maisons de Repos
Dans les maisons de repos, la venue d’un nouveau résident est toujours visible. En revanche, son départ se fait parfois dans la plus grande discrétion, parfois même à l’insu des autres résidents et des travailleurs…
Cette invisibilité de la mort peut être source de souffrance supplémentaire pour les proches, les autres résidents et le personnel. Cette invisibilité de la mort peut aussi toucher les résidents en fin de vie qui peuvent craindre de quitter leur dernier lieu de vie seuls, comme si leur passage n’avait pas vraiment eu lieu.
Notre projet : Réinventer des rituels
Afin d’entamer de la meilleure manière le processus de deuil, des rituels peuvent s’intégrer davantage dans les maisons de repos. Ces rituels permettraient d’accepter le réel et d’ajouter de la vie aux jours.
Objectifs du projet :
- Réinventer : Partir des rituels existants pour les réinventer ou en créer de nouveaux ;
- Collaborer : Impliquer tous les acteurs de l’institution en rencontrant tour à tour, la direction, les travailleurs, les résidents et leurs familles ;
- Agir librement : S’assurer que le projet se développe de manière volontaire en respectant la volonté de chacun de parler (ou pas) de ces sujets sensibles ;
- Respecter : Créer un climat de sécurité, de respect, de non-jugement, d’écoute et de bienveillance.
Étapes du Projet
Nous avons identifié 7 étapes dans le processus, qui sont modulables en fonction des besoins et des réalités de terrain.
- Présentation du projet
- aux résidents (+/- 30 min)
- au personnel et aux volontaires (+/- 30 min)
- Rencontres organisées avec
- les membres du personnel et volontaires (+/- 1h30)
- les familles de résidents (+/- 1h30)
- les résidents (+/- 1h30)
en vue de dresser un état des lieux des pratiques d’accompagnement lors d’un décès et de recueillir les propositions des différents acteurs
- Synthèse des propositions et présentation à la direction
- Mise en œuvre
Grâce à ce projet,
- Les travailleurs (care et non care) peuvent redonner du sens à leurs pratiques ;
- Les résidents prennent conscience que leur décès sera pleinement intégré dans la vie institutionnelle, que leur passage dans leur dernier lieu de vie a compté ;
- Les co-résidents continuent de faire exister les liens qui ont été tissés entre eux jusqu’aux derniers instants de vie ;
- Les familles sont rassurées de savoir que leurs proches seront accompagnés jusqu’au bout de leur vie.
Envie de mettre en place ce projet dans votre institution ?
Contactez PalliaLiège par téléphone au 04 342 35 12 ou par mail : claire.brouwez@pallialiege.be.
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MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL :
Claire Brouwez, chargée de projets à PalliaLiège
Marie-Noelle Englebert, juriste et ancienne administratrice du personnel au CHU, membre de la Commission d’Ethique
Dr André Meert, médecin généraliste au Centre de Santé Intégré Bautista Van Schowen, membre de la Commission d’Ethique
Anne Thonnart, directrice de la Maison de repos Interseniors – Les Genêts
Elena Vetro, psychologue à PalliaLiège
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